24 novembre 2010

La table du Lancaster

A deux pas de l’une des avenues les plus célèbres au monde, l’hôtel Le Lancaster, ancien hôtel particulier du XIXème siècle et établissement classé 5 étoiles, cultive l’art de vivre à la Française autant dans ses salons que dans ses 57 chambres & suites.

Hôtel intimiste et doté du label Leading Small Hotel of the World, le Lancaster possède l’une des cours intérieures les plus design et les plus calmes de la capitale,  où vous pourrez profiter quand le temps le permet, autour d'un verre ou d'un repas, du design végétal minimaliste. 

Parlons justement de la Table du Lancaster dont la carte est signée par Michel Troisgros, qu’on ne présente plus, exécutée par Julien Roucheteau et justement récompensée par le Guide Michelin d’une étoile.
La carte  est pensée et composée autour de thématiques et non du traditionnel défilé entrée, plat,dessert.
Pour cet automne, l’aigrelet des laitages fait écho au piquant des condiments et épices.
La verdure des légumes, herbes et fruits répond à la vivacité du vin et mordant du vinaigre. L’éclat des citrons et agrumes résonne face à l’esprit de la tomate. Une carte somme toute poétique.
Une  symbolique astucieuse  vous indique s’il s’agit d’une entrée ou d’un plat, et on vous conseille bien évidemment de jongler entre ces différentes thématiques.
La lecture de la carte devient alors ludique, et on compose son repas selon les envies du moment
Les intitulés trahissent une cuisine résolument contemporaine puisant son inspiration autant dans la tradition que dans des contrées plus « asiatisantes ». On retrouve, en effet, la sole à la ciboulette, une recette patrimoniale et emblématique de la maison Troisgros, titillée par un cabillaud poché sur un riz Koshi Hikari, qui, vous l’aurez compris, s’empare des assaisonnements à la  japonaise pour réveiller la chair d’un poisson que l’on imagine déjà cuit à la perfection.


Ici, d’ailleurs, tout semble d’une précision millimétrique.
A commencer par le service, d’un grand professionnalisme, sans être distant, qui saura faire de votre repas, un moment plaisant. La justesse est dans la formule et  on retrouve ce fameux « Avez-vous apprécié votre plat ? » entendu, souvenez vous, à la table d’Anne-Sophie Pic au Beau Rivage de Lausanne,  qui dévoile bien plus de classe et de finesse, qu’un vulgaire « ça a été ? » ou « ça vous a plu, » rabâché  autant dans les bistrots  que dans les grandes maisons, malheureusement.

Et à la Table du Lancaster, pour continuer sur cette note très digne, vos couverts sont mis à  table, entre chaque plat, avec des gants blancs, un détail pour certains mais néanmoins une belle idée, qui permet de se sentir inconsciemment valorisé.
La valorisation du client est une chose, les produits et les plats le sont tout autant.
On laisse ici s’exprimer le moelleux de la chair d’une langoustine que l’on vient égayer d’un croquant de pomme et de la fraîcheur de quelques feuilles de basilic. Cuisson parfaite, belle et généreuse association à la fois dans les textures et les saveurs. Les ris de veau sont servis croustillants sur une réduction d’oseille et de moutarde, accompagnés d’une poignée de girolles. Et là, on est presque heureux, car c’est une cuisine de senteurs avant tout, lorsque l’assiette vous est présentée, elle diffuse  un délicat parfum, que les papilles s’empressent par la suite de confirmer. Cette fameuse sole à la ciboulette, le plat star de la maison Troisgros, est elle aussi joliment présentée, on regrette néanmoins l’étourderie du commis d’y avoir laissé deux ou trois arrêtes.
Mais le plaisir de la dégustation reste intact rendu autant dans la précision de la cuisson que dans la justesse de l’assaisonnement.
Avant tout, une cuisine de précision dont chaque bouchée est réveillée par une note épicée, douce, acide ou croquante…


Le plaisir se perçoit aussi dans les tables alentours


Pour ce qui est de la salle, décoration sobre et raffinée sans excès, avec de grands miroirs qui donnent une sensation de profondeur. On regrette néanmoins l’éclairage un peu froid mais qui varie en cours de soirée. L’idéal ici, serait de pouvoir profiter d’un repas à l’extérieur dans cette cour chic & design, mais n’attendez pas non plus les beaux jours pour goûter à la cuisine de la table du Lancaster, qui, comme ses confrères parisiens du Meurice ou du Plazza Athénée, ont su donner à leur table toute la magie nécessaire qu’un hôtel de renom se doit d’avoir.




Table du Lancaster 16,5/20
Cadre (salle intérieure)        3/5
Service                                   5/5
Cuisine                                8,5/10



De belles langoustines à la pomme verte, au basilic
Grillons de ris de veau à l’oseille, girolles aigrelettes
Fruits et sorbet exotiques (hors carte/ demande spécifique)

Jasnière, les Rosiers d’Eric Nicolas, 2007, servi au verre

Carte de cafés, thés et infusions,
Le Blue Mountain, café jamaïcain, l’un des meilleurs au monde, proposé aux mêmes prix que les autres cafés, bénéficiant de la baisse de la TVA, très belle idée !

Hôtel Le Lancaster – 7, rue de Berri, Paris VIII
01 40 76 40  18

Cour intérieure aménagée – Salon particulier – Service voiturier
Menus 4 plats 115 € / 7 plats 145 € - Carte de 75 à 150 €
Menu déjeuner Dimanche 65 €
M° Georges V
Fermé samedi midi

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