2 décembre 2010

L’Obé, Hôtel de Crillon




Place de la Concorde, en plein cœur de la capitale, bâtiment historique qui trône fièrement, à deux pas des Tuileries, des Champs Elysées, et des boutiques de luxe du Faubourg Saint Honoré, l’hôtel de Crillon est indéniablement un des fleurons de l’hôtellerie de prestige en France. 

Actualité tumultueuse ces derniers temps, après un rachat par un fond saoudien, et le passage très prochainement sous la bannière Kempinski, espérons que les investissements futurs permettront au Crillon de revenir fièrement dans la course aux étoiles que connaît actuellement la capitale, avec, rappelons le, l’arrivée cette année du Burgundy, la réouverture du Royal Monceau, et 3 nouveaux établissements de prestige d’ici quelques mois.
Mais aujourd’hui, intéressons nous plutôt  à l’offre culinaire de  cet endroit mythique.
Un bref retour en arrière,  et vous vous souviendrez très certainement de Jean-François Piège aux commandes des cuisines de l’hôtel,que le Guide Michelin avait à l’époque auréolé de deux étoiles pour la table des Ambassadeurs, le restaurant gastronomique de l’établissement.
Coup de Trafalgar à l' été 2009, Jean-François Piège quitte le Crillon, et les Ambassadeurs ferme pendant près de 8 mois, avant l’arrivée d’un jeune chef, Christopher Hache, qui a fait couler cette année beaucoup d’encre et de salive.
Un article sera dédié à la cuisine des Ambassadeurs dans les prochaines semaines, nous nous intéressons aujourd’hui à la carte qu’il signe pour le restaurant l’Obé, table plus décontractée certes mais néanmoins intéressante.


 Offrez vous  l’audacieux luxe de pénétrer dans l’établissement par l’entrée place de la concorde et traversez-le pour apprécier le lobby, le jardin d’Hiver, la réception, le bar pour arriver enfin à l’Obé, contraction d’Obélisque, en référence au monument voisin.
Nous avons connu fort heureusement des décorations plus chaleureuses. Moquette gris souris – sans mauvais jeu de mots, lumière façon bloc opératoire et la désagréable sensation que le décorateur reviendra très vite achever son travail.

Un astucieux menu 3 plats accompagné ou non d’une sélection de vins au verre, eaux minérales et café vous est proposé au déjeuner ainsi qu’au dîner
A la carte, et pour commencer, une salade de homard aux agrumes, pastèque, huile d’olive parfumée à la vanille, reprise de la carte d’été qui se moque, avouons le joyeusement des saisons.


Belle présentation dans une sphère transparente ; cuisson juste du homard, surmonté d’une écume verte, certainement pensée pour apporter fraîcheur et couleur, mais au goût savamment inutile. Le plat affiche d’ailleurs une timidité absolue, dont les multiples artifices : agrumes, pastèque, vanille, pignons de pin se battent sans conviction pour réveiller ce homard pourtant si fringuant.
La seule consolation se porte fort heureusement dans un Sancerre La Terrasse d’Elise année 2006, tout en nuances, recommandé à la fois par la carte et la sommelière.
Après cette entrée faussement gentillette, on redoute l’arrivée du
Carré d’Agneau en croûte de thym, patate douce au vinaigre de Xerès.



Présentation certes minimaliste - trois morceaux de viande et de pommes de terre - contrebalancée aussitôt par la vigueur des saveurs. Car, voilà enfin un plat qui fait naître de l’émotion : une cuisson rosée parfaite, et une alliance à la fois de force et de douceur entre cette sauce relevée et le sucré de l’accompagnement : un plat d’une extrême simplicité mais d’une générosité assumée.
Le sourire revient et l’envie d’une pâtisserie aussi.
Comme vous êtes dans un palace, vous pouvez laisser aller vos envies et demander des desserts  absents de la carte comme des sorbets ou une assiette de fruits frais, mais succomber à une  pâtisserie de Jérôme Chaucesse serait une bien meilleure idée.

Pour les amateurs de tarte citron meringuée, goûtez absolument à la réinvention de cette pâtisserie quasi patrimoniale.


La meringue légère et texturée est retenue prisonnière de la crème au citron …
Les mêmes émotions ressenties lors de la dégustation du carré d’agneau réapparaissent, cette cuisine de tradition que l’on bouscule, que l’on recode et que l’on transcende.

Un Blue Mountain aurait pu achever en beauté ce repas, mais visiblement n’est pas Palace qui veut...
Le souci du détail dans les grandes maisons, nous l'abordions dans l'article précédent...
Terminons en précisant que le service est absolument charmant, une bonne étape, en somme, avant la table gastronomique des Ambassadeurs.


L’Obé 14/20
Cadre   2.5/5
Service  4/5
Cuisine  7.5/10


Salade de homard aux agrumes, pastèque, huile d’olive parfumée à la vanille
Carré d’Agneau en croûte de thym, patate douce au vinaigre de Xerès
Variation d’une tarte citron meringuée

Hôtel de Crillon – 10, place de la Concorde, Paris VIII
01 44 71 15 15

Service Voiturier
Menu Déjeuner et Dîner (en semaine) 35 € / Menu Découverte 55 € - 75 € (boissons incluses)
Carte de 60 à 83 €

Visitez le site de l'Obé

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